SIAO Paris

De nouvelles orientations nationales proposées pour désaturer le système d’hébergement

Le système d’hébergement en Île-de-France est saturé. C’est le constat unanime des acteurs de la lutte contre l’exclusion en région parisienne. Les orientations nationales proposées par l’État peuvent constituer une solution mais, sous conditions.

La région parisienne concentre à elle seule 30,8 % de l’offre d’hébergement nationale, hors hôtel, en juin 2022n 2020 et 44,9 % de l’offre de logement adapté… Le parc d’hébergement tente du mieux possible de répondre à cette tension, liée en partie à la perte de places hôtelières qui reprennent leur vocation touristique suspendue au moment de la pandémie de Covid-19.

Malgré les efforts consentis par l’État pour reconstituer ces capacités (appel à projets en 2022 et 2023, places au fil de l’eau…), les pertes restent plus élevées que la production de places en reconstitution. Le SIAO de Paris constate de son côté une perte nette de 2 100 places, hébergement et hôtel confondus, depuis le début de l’année. Au niveau régional, les chiffres partagés par la DRIHL indiquent 7 000 places de CHU à reconstituer sur la période 2022-2023, auxquelles il faut ajouter plus de 2 000 nuitées hôtelières perdues en 2022.

Des difficultés à implanter de nouveaux hôtels et centres hébergement en Ile-de-France

Mais l’Île-de-France est confrontée à différentes difficultés pour réaliser de nouvelles implantations hôtelières ou de nouveaux centres d’hébergement. Parmi elles, le refus des élu.es de voir s’implanter l’hôtellerie sociale sur un territoire sensible cumulant déjà des difficultés sociales ou encore sur un territoire rural peu doté en moyens pour accueillir des publics précaires (frais scolarisation, capacité du CCAS…). Pour autant, la demande d’hébergement reste à un niveau constant. La contraction de l’offre conduit donc à un niveau plus élevé de demandes non pourvues (plus de 1 000 quotidiennes pour Paris depuis le début de l’année).

Une alternative uniquement envisageable dans le respect du volontariat des personnes concernées, et dans l’accompagnement de cette mobilité

Pour améliorer la fluidité du dispositif et répondre à cet enjeu de « desserrement » de la région francilienne, l’État a engagé des préparatifs pour orienter un certain nombre de personnes depuis l’Ile-de-France vers les régions. L’objectif est de faire évoluer le dispositif pour favoriser un accueil mieux réparti dans l’ensemble du pays. Pour le Samusocial de Paris, et le SIAO 75 en particulier, cette alternative n’est envisageable que dans le respect du volontariat des personnes concernées, et dans l’accompagnement de cette mobilité.

Ce dispositif des « sas régionaux » mis en place par l’État pourrait constituer une partie de la solution pour le public le moins ancré en Île-de-France (public en campement, public mis à l’abri faute de solution d’hébergement…). Néanmoins son extension à d’autres publics, notamment les personnes actuellement hébergées, ne paraît pas aller de soi, et nécessiterait un travail d’information et de préparation des familles. C’est-à-dire procéder au repérage des ménages pour lesquels cette solution est adaptée, assurer l’accompagnement de cette mobilité et la préparation au départ, enfin faire le lien avec le territoire d’accueil pour assurer le suivi de parcours.