SIAO Paris

Le 115, « accélérateur » d’insertion

L’expérimentation court-séjour 115, mise en place par le SIAO en juillet 2022, a pour but d’améliorer les modalités d’hébergement des usager.es, remplissant ainsi deux objectifs constitutifs de sa mission d’observation sociale, à savoir mieux évaluer les besoins et les réponses apportées.


Cette expérimentation se base sur le principe suivant : le 115 identifie des ménages très vulnérables (femmes victimes de violences, ménages avec enfant de moins de 3 mois, grossesses à risque ou de plus de 7 mois, situation de handicap, pathologie lourde) ou en situation d’insertion. Ces ménages sont hébergés pour une durée de deux semaines, renouvelable jusqu’à quatre semaines. Durant cette période, le 115 se charge de réaliser une évaluation sociale et une demande SI-SIAO pour les ménages qui n’en n’ont pas. Pour ceux qui disposent déjà d’un suivi et d’une demande sur SI SIAO, il fait le lien avec les référents sociaux.

Une équipe dédiée

Pour mener à bien cette expérimentation le SIAO s’est appuyé sur une équipe dédiée, composée de quatre écoutantes sociales, mobilisées deux jours par semaine, d’une tutrice pour la formation et le suivi continu et d’une coordinatrice référente au pôle Habitat. Durant cette période, avec 45 places mobilisées (17 chambres) pour une durée moyenne de séjour de 26,8 jours, l’équipe du 115 a mis 109 ménages à l’abri et a réalisé 44 orientations vers une solution pérenne. Si on constate, grâce à cette expérimentation, que 48% des ménages ont déjà une évaluation et sont en attente d’une orientation adaptée à leurs besoins, au total, l’équipe a réalisé une vingtaine d’évaluations ayant pour objectif d’enclencher un parcours d’accès à une solution stable d’hébergement, voire de logement temporaire ou accompagné.

Des répercussions positives

Ce projet présente l’atout de favoriser le parcours « de la Rue au Logement » en privilégiant des orientations directes depuis la rue vers le logement intermédiaire ou social. Il contribue également à la continuité d’hébergement en essayant de limiter les remises en rue sur le court-séjour, tendant ainsi à démontrer que le 115 peut être « un accélérateur » d’insertion.

Enfin, au-delà du bénéfice apporté aux usager.es, cette nouvelle mission donne plus de sens au travail mené par l’équipe du 115 au quotidien et valorise le travail précieux des écoutant.es. Pour Diane, écoutante qui a participé à l’expérimentation : « Du point de vue usager.es, c’est une réussite, avec des orientations positives, et surtout une réponse à leur demande, à savoir que le 115 s’inscrive aussi dans une démarche de service social. » Elle ajoute : « En tant qu’écoutant.es sociaux.ales, nous devons souvent faire preuve d’agilité et s’appuyer sur de multiples compétences. Cette expérimentation, nous l’avons plus vécue comme une reconnaissance qu’une valorisation de notre activité. Cela peut donner naissance à des vocations et offrir de nouvelles perspectives… ».

Place maintenant à l’évaluation de cette expérimentation pour faire, peut-être, évoluer le rôle du 115 de manière pérenne !