SIAO Paris

Comment accompagner les usagères du SIAO victime de violence ? Echange avec Sofia Saraiva Torres, chargée de mission violence

Vivre à la rue ou dans une situation précaire entraine un nombre considérable de violences, mais encore plus quand on est une femme. Que ce soit lors d’un premier appel au 115, lors d’une évaluation sociale ou encore lors d’un accompagnement pour l’accès à un hébergement ou un logement, la problématique des violences et des vulnérabilités que les usagères du SIAO peuvent rencontrer doit être comprise et l’accompagnement adapté en conséquence.  

C’est dans cette optique que la chargée de mission violence intégrée au SIAO Paris, Sofia Saraiva Torres,  intervient et coordonne les différents acteurs de la veille sociale et permets aux agent·es du SIAO de monter en compétence pour accompagner au mieux les publics victimes de violence.  

 

  • Quel est le contexte de la création du poste de chargée de mission violence ?  

Ce poste a été créé dans le cadre du plan Logement d’abord 2, décliné pour Paris dans une feuille de route sur trois ans, transmise par la DRIHL 75. Celle-ci définit des objectifs de renforcement du repérage et du suivi des parcours des personnes victimes de violence par le SIAO, en lien avec les acteurs du secteur. Concrètement, au sein du SIAO Paris, l’enjeu premier est de permettre aux agent·es de monter en compétence sur la thématique et d’être outillé·es pour accompagner au mieux les personnes victimes de violence.  

  • A quoi correspondent les violences dont peuvent être victimes les publics du SIAO ?  

La thématique des violences pour les publics précaires est complexe et les femmes accompagnées par le SIAO en sont particulièrement victimes car elles recouvrent des formes variées, que ce soient la prostitution, la traite d’être humain, les violences sexuelles hors cadre conjugale, les mutilations sexuelles, les violences intra familiale, la soumission chimique, les violences liées aux discriminations ou encore les mariages forcés. 

  • Quelles sont tes missions ? 

Je suis chargée d’animer le réseau des acteurs évoluant sur la thématique des violences, que ce soient des institutions, des associations, et les professionnel·les accompagnants les publics vulnérables. A terme le but est de développer des partenariats entre acteurs. 

Afin d’accompagner au mieux les femmes victimes de violence il est également primordial de permettre aux agent·es du SIAO de monter en compétence sur cette thématique, pour avoir la bonne posture et le bon discours. Cela passera par une harmonisation des pratiques, au sein du SIAO Paris mais également au sein des autres pôles du Samusocial de Paris qui sont amenés à également accompagner des femmes victimes de violence, à la suite du SIAO Paris, en lien étroit avec la direction médicale.  

  • Quels sont les enjeux de l’année ?  

A court terme, l’enjeux est de former les agent·es du 115 à accueillir la parole des femmes victimes de violence qui font partie des publics prioritaires. Le 115 étant un des premiers maillons de la chaîne de l’accompagnement des publics vulnérables il est essentiel qu’il puisse identifier les situations de vulnérabilité liées aux violences.  

A long terme l’objectif est de créer une prise en charge plus qualitative et holistique, que ce soit via l’accompagnement social, juridique ou encore médical. Cet accompagnement étant divisé entre différents acteurs et institutions, le SIAO endosse ici son rôle de coordinateur des acteurs de la veille sociale. 

 

L’accompagnement des femmes victimes de violences au sein du SIAO requiert une approche globale, sensible et adaptée à la complexité de leurs parcours. Grâce à la mobilisation des acteurs et de la chargée de mission violence, le SIAO Paris se donne pour objectif de renforcer sa capacité à repérer, écouter et orienter ces usagères de manière plus sécurisante et efficiente. Si les enjeux restent nombreux, tant à court qu’à long terme, les efforts de coordination et de formation amorcés constituent une avancée essentielle vers une prise en charge plus juste, plus humaine et plus protectrice des femmes en situation de grande précarité.